The author of this article is a Muslim woman in her mid 40s, of Algerian nationality but resident in France since her youth, who prefers her identity not to be disclosed.
Le Président Hollande a raison de lancer un appel au rassemblement des français. L’attentat odieux des journalistes et personnes se trouvant dans les locaux de Charlie Hebdo ne doit pas conduire à l’amalgame du radicalisme musulman avec la communauté musulmane française. Ce radicalisme musulman, nourrit de réseaux internationaux tels qu’Al Qaeda et qui s’est attaqué à la liberté d’expression en France, a frappé tous les français dans leur attachement à des journalistes qui faisaient partis de leur vie quotidienne et qui exprimaient avec talent leurs pensées. Tous ces français sont en deuil, un deuil douloureux, encore plus pour ceux qui sentent leur religion, l’islam, trahit et salit, et cela depuis maintenant plusieurs décennies, à travers tous les attentats qui ont déjà eu lieu en France et dans le monde entier.
Dans le cas de la France, au-delà de la douleur immédiate que laissent ces crimes odieux, il est temps de regarder les choses avec plus de profondeur. Car si l’on relie l’attentat odieux de Charlie Hebdo du 7 janvier, à celui de Toulouse de Mars 2012, ou encore le problème posé par les combattants français en Syrie, on obtient un dénominateur commun, celui de l’engrenage de ces personnes dans l’échec personnel.
La radicalisation religieuse est un refuge idéologique pour les terroristes qui ne fait que masquer le déséquilibre psychologique de ces personnes et l’échec de leur intégration sociale.
C’est un fait admis: la radicalisation religieuse est un refuge idéologique pour les terroristes qui ne fait que masquer le déséquilibre psychologique de ces personnes et l’échec de leur intégration sociale. Parler du fanatisme religieux contribue à diluer le débat de ce terrorisme dans des considérations qui peuvent favoriser la polémique relative à la présence de la communauté musulmane en France, et au-delà en Europe; au lieu de se pencher sur la vrai question de savoir comment résoudre les problèmes de pathologies qui se développent chez des jeunes musulmans français alors qu’ils vivent dans des sociétés où ils devraient avoir accès à des services sociaux, et autres cadres d’appui pour apporter une réponse à leurs problèmes personnels. Leur entourage est le premier facteur de réponse à cette question; il représente le premier niveau d’alerte quant au moment où ces jeunes vont basculer du simple mal être personnel à l’identification d’un refuge dans le radicalisme religieux et peuvent être alors « récupérés » par des mouvements terroristes. Il est tragique de constater que c’est là qu’ils trouvent une nouvelle raison de vivre et même de mourir, emportant avec eux des vies innocentes de personnes qui eux brillent par leur réussite professionnelle et sociale tels que les journalistes de Charlie Hebdo.
Voilà ce que ces terroristes combattent réellement, un ordre social où ils n’ont pas pu trouver leur place. C’est un problème social et non un problème religieux.
Voilà ce que ces terroristes combattent réellement, un ordre social où ils n’ont pas pu trouver leur place, allant le chercher ailleurs dans le fanatisme religieux et pensant avoir trouver la vérité ultime qui justifie leurs échecs personnels. C’est un problème social et non un problème religieux, gardons-le bien en tête lorsque l’on parle du terrorisme commis par des français musulmans et appartenant à des mouvements religieux radicaux. Le risque aujourd’hui est que les mouvements d’extrême droite qui rejettent la présence des communautés musulmanes en Europe peuvent générer encore plus d’intolérance des deux côtés, avec des communautés musulmanes qui si elles ne se sentent pas participer à un projet de société commun dans le pays où elles vivent, peuvent générer de la même façon une réaction de rejet envers le reste de la société, que des individus déséquilibrés vont transformer en cause à défendre à travers l’extrémisme religieux.
La seule réponse possible est de prévenir que l’intolérance et la haine se développent dans des sociétés modernes et démocratiques.
La seule réponse possible est donc de prévenir que l’intolérance et la haine se développent dans des sociétés modernes et démocratiques qui ont les outils pour répondre à de tels maux. C’est un message qui doit être porté par tous ; les personnes qui vivent dans les quartiers difficiles, les autorités, et le reste des français qui croient en ce projet de société commun où toutes les personnes vivant en France vont y trouver leur place.
