Tunisie: comment éviter que le terrorisme succède au printemps arabe?

Citizen Correspondent

The author of this article is a Muslim woman in her mid 40s, of Algerian nationality but resident in France since her youth, who prefers her identity not to be disclosed. 

L’Egypte et la Tunisie ont pour point commun de ne pas avoir adopté de régime islamiste au lendemain du printemps arabe. Issue prévisible ou non de leur révolution ; le premier semble avoir voulu retourner au conservatisme militaire, sans doute du fait de la tournure dramatique qu’y a prit le printemps arabe, révélant ainsi un manque de préparation citoyenne au changement. Le second, semble avoir mieux réussit à prendre le tournant du changement qui bien que très timide, donne l’impression de vouloir se fier à l’expérience de la classe politique héritée du passé, tout en ne rejetant pas les acquis du printemps arabe et la fin de la dictature de Ben Ali.

Mais voilà que la menace fondamentaliste surgit en Tunisie pour contester l’ordre établit et prôner la terreur. Acte isolé ou pas, se pose la question du sens à donner à cet acte monstrueux et ce qu’il peut y avoir derrière. Ces gens pensent ils vraiment pouvoir priver le pays d’un tourisme ouvert sur l’Occident, et en instaurant un chaos qui leurs saurait favorable? Pure folie illusoire, car c’est sans compter sur la longue tradition laïque de la Tunisie. En effet, même si les islamistes ont été persécuté sous le régime de Ben Ali , cela ne veut pas dire que le peuple tunisien est favorable à leur idéologie, mais qu’entre autre, les femmes tunisiennes qui aujourd’hui font vivre l’héritage du Président Bourguiba ont la maturité suffisante pour concilier la préservation de leurs acquis sociaux et une tolérance religieuse pour le milieu conservateur. Ce n’est pas le seul pays arabe qui vit aujourd’hui une telle variété de milieux sociaux. La majorité d’entre eux ont toujours connut une double évolution sociale ; qui pour l’instant a été souvent occidentale dans les milieux bourgeois, et de tradition musulmane dans les milieux populistes.
Avec les attentats qui frappent la Tunisie aujourd’hui, à une période si cruciale de son devenir politique, une fois de plus l’obscurantisme s’attaque non seulement à cette tolérance sociale, mais surtout à la liberté de ceux qui n’ont pas opté pour le choix fondamentaliste.

Refuser de reconnaitre le caractère mixte de la société arabe comme en Tunisie, c’est se méprendre sur le destin de tous les pays arabes et musulmans. L’heure est à la pluralité sociale, et non pas à l’uniformatisation religieuse. Les fondamentalistes se trompent sur la nature de leur combat, à eux de concilier leur exigences morales et religieuses avec les autres et non pas le contraire. Leur soif de pouvoir ne trompe personne, elle est criminelle et inhumaine et ne peut justifier aucun projet de société digne de la religion musulmane.

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